Par M. Abdoulaye Deyoko :

 La question de savoir si une construction en terre est avantageuse ou non n’est pas à l’ordre du jour car nous avons  de la terre en abondance et un savoir faire traditionnel  qui a fait ses preuves dans le  Mali,  pays d’architecture de terre avec plusieurs sites  et monuments classés patrimoines de l’humanité. Ségou comme l’a si bien montré Maryse Condé (Segou : les  murailles de terre)  est une ville de terre qui a régné pendant des siècles sur tout le long du fleuve Niger.

 La terre crue est utilisée pour les constructions depuis des millénaires dans le monde entier. Aujourd’hui encore, un tiers de la population mondiale vit dans une maison en banco. Au Sahel et particulièrement, la terre répond parfaitement aux besoins des habitants, pourtant elle souffre d’une mauvaise image. Pour montrer que cette technique ancestrale est toujours pertinente, l’ESIAU  une école qui forme des architectes et des ingénieurs a initié un projet de création d’entreprise de  construction en terre améliorée à Siby.

 La démarche adoptée par l’ESIAU  en tant qu’institution de formation est  de contribuer à améliorer ce savoir faire traditionnel par l’apport des techniques  et des outils nouveaux dans les constructions en terre et surtout d’aider à la création des micro-entreprises locales pour répondre aux besoins de nos populations aux revenus faibles.

 Le problème d’emploi des jeunes en général et des jeunes diplômés est assez préoccupant pour tous : Etat, Institutions de formation, parents etc…

 Le but de cet exposé est de relater l’expérience qui a commencé à Siby depuis plus de 5 ans ace la Mairie et les partenaires au développement.

 Avant de rentrer dans le vif du sujet, une présentation de l’ESIAU s’impose.

 Cette partie fournira  de quelques données sur l’enseignement supérieur au Mali pour aboutir à la présentation de l’Ecole et  du CERMAD qui sera un centre basé à MPèba et dont les locaux sont prêts à être utilisés. Des contacts sont en cours pour son  financement avec l’appui de l’Assemblée Régionale de Ségou. En entendant  l’ESIAU a entrepris  la formation en chantier-école avec les jeunes de Siby  qui est à coté de Bamako.

 La partie consacrée au processus  de formation et de création d’une micro-entreprise de construction en terre portera  sur  4 parties qui sont aussi des  objectifs du projet :

 Former les jeunes à la fabrication des briques en Briques de terre stabilisée (BTS) et à la mise en œuvre

Il s’agit ici de :

11. d’identifier les partenaires :

  le  Maître d’ouvrage

  •  le partenaire financier
  •  l’agence d’exécution
  •  la structure de formation
  •  les  bénéficiaires

 Aider à la création d’une structure économique pour la fabrication de briques

Aider à la création d’une structure économique pour la fabrication de briques

Il s’agit ici aussi de définir les objectifs précis et d’identifier les partenaires tout en aidant à la création de la structure ? Un GIE ? Une société ? Une ONG ? etc

  1. Ouvrir un marché public de construction utilisant ces briques en terre

 Continuer la formation des jeunes à la fabrication des briques en terre stabilisée

  • Renforcer  la  capacité de la structure économique pour la fabrication de briques en terre  stabilisée
  • Ouvrir un marché public de construction utilisant ces briques en terre stabilisée

 Convaincre des privés et les Institutions étatiques pour la construction des maisons et des équipements publics   en terre stabilisée

  Développer ces actions avec les ressortissants de Siby en France  et ailleurs

  • Développer ces actions avec le Ministère de l’Education nationale pour la continuation des constructions des latrines dans les écoles de la Commune etc …

Enfin un petit reportage vidéo viendra couronner le tout. Il apparaîtra dans ce film que les femmes ne sont pas oubliées.  Généralement, la tradition veut que les hommes se chargent de la construction ou réalisation des édifices, les femmes de l’enduit, la décoration et l’ameublement. C’est compte tenu de cette tradition que les femmes ont été associées à la formation et à la création de la micro-entreprise.

 Par Abdoulaye DEYOKO

 Directeur ESIAU